Résumé
La dynamique des écosystèmes sahéliens est une préoccupation majeure depuis les crises de sécheresse des années 1970. Les nombreuses études réalisées sur les écosystèmes sahéliens au cours des dernières décennies ont surtout porté sur la végétation naturelle en particulier. Beaucoup de ces travaux sont généralement basés sur l’utilisation de données brutes d’images NDVI (Normalized Difference Vegetation Index) du satellite NOAA à faible résolution de 8km×8km. Dans la présente étude, des indices dérivés du NDVI sont testés avec l’utilisation d’images de résolution plus grande -1km×1km – de SPOT Végétation. L’objectif est d’appréhender les tendances d’évolution du couvert végétal et d’évaluer les causes de l’évolution de la biomasse au cours de la dernière décennie au Sahel burkinabé. La méthodologie utilisée est l’analyse de séries décadaires d’images SPOT VEGETATION, au moyen de deux indices dérivés du NDVI que sont l’Indice de Croissance Normalisée (ICN) et l’Indice de Condition de la Végétation (ICV). Les résultats de l’ICN montrent une variabilité temporelle, et spatiale selon un gradient Nord–Sud de la croissance de la biomasse. L’analyse révèle également des tendances de croissance contrastées de la végétation, en fonction des années et de la localisation. La détermination des causes de l’évolution par l’ICV, indique une succession d’années sèches et d’autres pluvieuses. L’analyse de cet indice décèle l’existence des poches de sécheresse au cours du mois le plus pluvieux – aout -, qui correspond à la période d’accumulation maximale de biomasse au Sahel. Les analyses permettent de déduire que la principale cause d’évolution de la biomasse au Sahel burkinabé est d’ordre climatique. Les résultats à l’échelle locale montrent que l’ICN et l’ICV permettent de mieux appréhender les causes de l’évolution de la biomasse d’une part, et d’autre part d’apprécier la situation de la campagne agricole ; de ce faite ce sont des outils qui peuvent contribuer efficacement à la prise de décision en matière de prévision ou diagnostic en agriculture, et d’application de stratégies d’adaptation au changement climatique, et donc de gestion durable des ressources naturelles.