Résumé
La Mitidja constitue une vaste plaine irriguée couvrant une superficie de 1450km², qui renferme le plus grand aquifère du pays. Les ressources disponibles de cet aquifère sont estimées à 300 hm3. Leurs exploitation est un impératif économique jugé prioritaire du fait que la ressource en eau superficielle devient de plus en plus rare par les effets conjugués de la sècheresse et de l’augmentation de la population et de ses besoins. Étant donné que cette région est à vocation agricole par excellence, les agriculteurs sont contraints à intensifier leurs productions pour assurer leurs revenus. Cette intensification se traduit par une augmentation des apports en nutriments (engrais et autres). Cet apport excessif provoque des pertes de polluants notamment les nitrates vers la nappe et le réseau hydrographique. Cette pollution nitrique diminue le potentiel des ressources hydriques de bonne qualité, génère un risque sanitaire pour la population rurale et compromet le développement socioéconomique du pays. De ce fait et afin de protéger les eaux souterraines de la Mitidja, une étude de la vulnérabilité à la pollution de la nappe par les nitrates a été effectuée en appliquant la méthode DRASTIC standard (Aller et al, 1987), couplée avec un Système d’Information Géographique (SIG). L’objectif est de démontrer l’apport de l’usage combiné de SIG et ce modèle pour délimiter les zones à risque à la pollution par les nitrates de cet aquifère et pour une meilleure gestion des ressources en eau. La carte de vulnérabilité obtenue a montré que l’aquifère de la Mitidja étudiée est assez vulnérable à la pollution par les nitrates, de plus, les zones à vulnérabilité élevée se concentrent dans des régions agricoles, là où les engrais azotées sont fréquemment utilisés, ce qui augmente le risque de pollution. La validité de l’application de cette méthode à l’étude de la pollution par les nitrates de la nappe en question a été testée, en établissant une comparaison entre la répartition des nitrates dans les eaux de l’aquifère et la répartition des classes de vulnérabilité. Cela a montré que les zones à fort taux de nitrates se superposent aux zones de fortes vulnérabilités. Les différentes cartes éditées peuvent être utilisées comme des outils d’aide à la décision et d’analyse spatiale pour tous projets futurs dans la région.
Auteur
Saida Sbargoud
Attachée de recherche à l'Institut National de la Recherche Agronomique d'Algérie(INRAA)