Résumé
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, la Tunisie a adopté une politique hydraulique fondée sur les Associations d’usagers directs de l’eau entant qu’acteurs stratégiques de développement des zones rurales.
L’évolution institutionnelle associée à ce mouvement s’est traduite par l’élargissement progressif des attributions des dites Associations afin qu’elles contribuent mieux au développement durable de leur territoire d’intervention. Cependant, ce processus ne semble pas avoir rempli convenablement ses objectifs et ce pour des raisons d’ordre technique et réglementaire en sus de la négligence du volet humain.
L’ambition de cette recherche est d’examiner la relation entre la mobilisation des travailleurs bénévoles et les démarches de développement durable des Associations d’usagers de l’eau d’irrigation à la lumière des réseaux sociaux issus de cette phase de transition démocratique.
L’approche holistico-inductive que nous avons adoptée nous a permis de situer la mobilisation du personnel bénévole autour des pratiques de « développement », de « communication » et d’ « appartenance ». Le développement durable au sein des Associations se présente comme une conception hybride dans la mesure où il rallie l’approche Européenne à l’approche Anglo-saxonne. Les réseaux sociaux placent les bénévoles à l’interface des parties prenantes, les aident à transiger avec les vides relationnels émergeant et à répondre aux exigences qui ne sont pas toujours conciliables.